Depuis plus de trois mois, deux Françaises, parties en randonnée sur l’île de Sikinos en Grèce, restent introuvables.
Ont-elles été victimes d’un accident ou d’une mauvaise rencontre ?
Si les investigations ont longtemps piétiné, une avancée majeure vient d’avoir lieu.
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Le 20H
Aucun corps, aucun vêtement, aucun indice matériel n’a à ce jour été retrouvé sur la petite île grecque de Sikinos, plus de trois mois et demi après la disparition de Marie-Pierre Arfel et Françoise Boutteaux. Pour Laurie Delmas et Christelle Diomede, deux très proches amies de Marie-Pierre résidant dans le Var, la situation est insupportable. « Alors oui, un accident de randonnée, on voudrait y croire, mais le fait de se dire qu’on ne retrouve rien, ça ne va pas dans ce sens-là. Et on veut savoir, on veut avoir des réponses. On ne peut pas rester sans savoir, c’est pas possible », se désole Laurie, dans le reportage ci-dessus. « On a la sensation d’être abandonnée, complètement abandonnée par la France. On nous répond depuis le début que tant que la Grèce ne demandera pas d’aide, la France n’en enverra pas », déplore de son côté Christelle.
Un mystérieux appel groupé
Du côté du Quai d’Orsay, une source diplomatique indique à TF1 seulement ceci : « Le centre de crise et de soutien du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères est en lien avec les familles des deux disparues pour les accompagner dans cette épreuve ». Dans la pharmacie de Cogolin où travaillait Marie-Pierre et dans plusieurs autres commerces de la ville, des cagnottes ont été mises en place. L’argent récolté permettra aux familles de financer les frais d’avocat. « Les gens, quand ils ont appris la disparition de Marie-Pierre, étaient atterrés comme nous. Tout de suite, ils ont demandé comment ils pouvaient aider », explique Muriel Senequier, la pharmacienne.
Un seul élément nouveau est apparu durant l’été, un mystérieux appel groupé, passé le mercredi 12 juin, jour de la disparition, à 19 h 45, heure grecque, depuis le téléphone portable de Françoise Boutteaux. Elle a tenté de joindre en même temps par WhatsApp une ancienne collègue et Marie-Pierre Arfel. Les deux vacancières étaient pourtant censées être parties randonner ensemble. « On est tous forcément très troublés et on se demande réellement ce qui s’est passé. Est-ce qu’elles n’étaient plus ensemble ? Parce que quand vous appelez quelqu’un, c’est que la personne n’est pas à côté de vous. Donc ça met encore plus de flou sur les circonstances de la disparition », admet Juliette Gille-Malige, la fille de Françoise Boutteaux.
Pour tenter d’obtenir des réponses, les familles des deux disparues ont mandaté une avocate franco-grecque, Georgia Kouvela-Piquet. Selon elle, la police locale place aujourd’hui tous ses espoirs dans le bornage des téléphones toujours en cours, autrement dit la géolocalisation de leur dernier appel. « Ce qui va permettre effectivement de regarder peut-être des endroits où on n’a pas encore eu accès. Pour le moment, il n’y a pas de conclusion certaine ou de piste sérieuse si c’est vraiment un acte criminel ou un accident », affirme-t-elle.
Si l’enquête grecque devait encore stagner, les familles des deux disparues n’excluent pas d’envoyer sur place un détective privé dans les prochains jours.