La pavlova aux fruits exotiques, avec son émulsion à la vanille, vient d’être servie dans la salle de réception du Cercle Interallié (Paris-8e), quand la question d’un invité adressée à Jordan Bardella tire l’assemblée de costumes-cravates de sa torpeur. « Comment pouvez-vous être candidat à l’élection présidentielle, sans être vraiment candidat, mais tout de même un petit peu ? », lui demande un importun, qui a déboursé 97 euros pour participer à ce déjeuner-débat organisé, lundi 28 avril, par l’association Ethic entre le président du Rassemblement national (RN) et des chefs d’entreprise.
Un murmure d’excitation se répand alors sous les dorures, rapidement douché par l’organisatrice de la réception, Sophie de Menthon. « Ce n’est pas une question économique », expédie-t-elle, sous le regard approbateur du dauphin de Marine Le Pen, invité à reprendre son petit précis pro-business.
Plus qu’un an, environ – le jugement du procès en appel dans l’affaire des assistants parlementaires européens du Front national (FN, ancêtre du RN) est attendu à l’été 2026 –, à slalomer entre les questions et à éviter les pièges à loups, à garder la tête froide face aux sondages et aux micros-trottoirs qui montrent qu’une bonne partie des militants du RN pousse désormais le trentenaire à incarner l’extrême droite à l’élection présidentielle de 2027.
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