« C’est un moment important pour des milliers de gens qui attendent que la justice s’intéresse au Katanga », estime l’avocat Bernard Maingain qui, au bout de six mois d’une enquête menée avec des acteurs locaux, a déposé plainte, le 8 juillet, auprès du parquet fédéral belge. Rédigée au nom de plusieurs organisations non gouvernementales et d’avocats katangais cette « dénonciation de fait » qui comporte 80 pages, vise neuf membres de la famille du président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi.
Tous de nationalité belge – dont Etienne Tshisekedi, le défunt père de l’actuel président, qui s’était exilé à Bruxelles dans les années 1980 –, ils exploitent une quinzaine de sites miniers. Ils sont accusés d’être « coauteurs et complices d’actes de corruption et autres comportements infractionnels ». A savoir du blanchiment et des détournements d’argent avec l’aide de l’appareil d’Etat de la RDC et de protecteurs chinois.
Quatre anciens directeurs de la Gécamines (l’ex-société belge Union minière du Haut-Katanga) se sont joints à cette action pour dénoncer la « prédation » à laquelle se livrent aussi, selon Me Maingain, d’autres acteurs, organisateurs présumés d’un pillage de sites miniers dans les provinces du Haut-Katanga et du Lualaba – les deux plus riches de l’ancien Katanga – scindées en quatre parties depuis 2015. La mainmise de membres du régime sur la sous-traitance minière leur permettrait aussi de s’enrichir copieusement.
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