Un Belge d’origine congolaise, Jean-Jacques Wondo, condamné à mort en République démocratique du Congo (RDC) pour avoir été « le concepteur » d’un coup d’Etat manqué à Kinshasa, en mai 2024, est sorti de prison mardi 4 février pour recevoir des soins, a-t-on appris auprès de son avocat.
Le ministère des affaires étrangères belge a annoncé dans la soirée que M. Wondo devait arriver en Belgique jeudi et ajouté sans en préciser les contours que « des efforts consulaires soutenus » avaient été déployés pour parvenir à sa libération. La condamnation à la peine capitale de l’expert militaire belge, qui collaborait avec les renseignements congolais, avait tendu les relations entre Bruxelles et Kinshasa.
Fin du moratoire sur l’exécution de la peine capitale
La diplomatie belge avait annoncé à la fin de janvier le rappel de son ambassadeur en RDC et convoqué l’ambassadeur congolais à Bruxelles, exprimant son « incompréhension totale, compte tenu de la grande faiblesse des éléments présentés durant les audiences ». « Jean-Jacques Wondo a été libéré aujourd’hui par les autorités congolaises pour aller se faire soigner », a déclaré Me Carlos Ngwapitshi, dans un message vidéo transmis à l’Agence France-Presse (AFP).
A l’issue du procès tenu en septembre 2024 devant un tribunal militaire à Kinshasa, Jean-Jacques Wondo a été condamné à la peine de mort aux côtés de trente-six autres personnes, dont trois Américains. Il a toujours nié les accusations portées contre lui. Sa condamnation a été confirmée en appel la semaine dernière.
A la mi-mai, plusieurs dizaines d’hommes armés avaient attaqué de nuit le domicile de l’actuel président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe. Les assaillants avaient ensuite investi le palais de la Nation, qui abrite des bureaux du président, Félix Tshisekedi, et s’étaient filmés en train de proclamer la fin du régime.
Leur périple avait pris fin avec l’intervention des forces de sécurité, qui ont abattu quatre membres du commando, dont leur chef, Christian Malanga, un Congolais de 41 ans installé aux Etats-Unis. Le gouvernement congolais a levé en mars un moratoire sur l’exécution de la peine capitale, en vigueur depuis 2003, suscitant l’indignation des organisations de défense des droits humains.