Février 1980. Sur les photos de l’époque, elle a encore les joues rondes de l’enfance, mais quelque chose dans la dégaine, dans l’éclat des yeux clairs dit déjà l’ivresse de la liberté. Jodie Foster a 17 ans et elle est à l’affiche de Foxes (Ça plane, les filles !), d’Adrian Lyne, l’histoire de quatre adolescentes en révolte contre leur famille qui décident de vivre leur vie malgré l’hostilité et l’incompréhension de leur entourage. « They dare to do what others dream of » (« elles osent, quand d’autres se contentent d’en rêver »), promet la bande-annonce.
Au moment de la sortie du film, Rebecca Zlotowski, qui naît le 21 avril 1980, n’est encore qu’une promesse, dans le ventre d’une mère à sept mois de grossesse. Mais, malgré presque vingt ans d’écart, la fascination que l’actrice exerce sur celle qui est devenue l’une des réalisatrices françaises les plus en vue de sa génération ne s’est jamais démentie. Et les clichés de jeunesse de l’Américaine continuent de parler à Rebecca Zlotowski d’une autre Californie, des pulsations du disco, de Donna Summer et Giorgio Moroder, du cœur palpitant de la nuit et de l’éblouissement du soleil, d’une infinité de possibilités…
Aujourd’hui, quarante-cinq ans après Foxes, Jodie Foster tient le rôle principal dans Vie privée, le dernier film de la cinéaste, sélectionné à Cannes pour une présentation en avant-première, hors compétition, et dont la sortie officielle est prévue le 26 novembre. « C’est comme si j’avais cherché toute ma vie quel personnage je pourrais offrir à Jodie Foster », s’amuse Rebecca Zlotowski le jour où on la rencontre, à Paris, dans le bureau qu’elle loue en rez-de-jardin.
Un rendez-vous rattrapé avec Jodie Foster
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