La volonté de la France de reconnaître l’Etat de Palestine ne passe toujours pas en Israël. « Macron tente d’intervenir de l’extérieur dans un conflit auquel il n’est pas partie, d’une manière complètement déconnectée de la réalité sur le terrain après le 7 octobre » 2023, date de l’attaque d’Israël par le Hamas, a dénoncé le ministre des affaires étrangères israélien, Gideon Saar, dans un message sur X publié mardi 2 septembre dans la soirée.
M. Saar a ajouté que le président français sapait « la stabilité de la région avec ses actions » et que « ses actions sont dangereuses » et « n’apporteront ni la paix ni la sécurité ».
Cette nouvelle sortie survient après des déclarations d’Emmanuel Macron sur le sujet. Mardi soir, également sur X, le chef de l’Etat a estimé qu’« aucune offensive, tentative d’annexion et de déplacement des populations n’enrayera la dynamique que nous avons créée avec le prince héritier [d’Arabie saoudite, Mohammed Ben Salman] et à laquelle de nombreux partenaires se sont déjà joints ».
Dans ce message, M. Macron rappelle qu’il présidera le 22 septembre avec le prince saoudien une conférence au siège de l’Organisation des Nations unies (ONU), à New York, sur la « solution à deux Etats » au cours de laquelle Paris doit formaliser, de concert avec plusieurs autres pays, comme l’Australie, la Belgique ou le Canada, sa reconnaissance de l’Etat de Palestine.
Passe d’armes en août
Selon plusieurs médias israéliens, le gouvernement israélien a débattu récemment de l’opportunité d’annexer des territoires en Cisjordanie, occupée par l’Etat hébreu depuis 1967, en réponse à cette initiative. Israël considère que reconnaître un Etat palestinien revient à accorder « une récompense au Hamas », après les massacres du 7 octobre 2023 commis par le mouvement islamiste palestinien, quand M. Macron affiche l’objectif de « rassembler la plus large contribution internationale à la solution à deux Etats, seule à même de répondre aux aspirations légitimes des Israéliens et des Palestiniens ».
Le sujet avait déjà donné lieu, en août, à une passe d’armes épistolaire entre le chef du gouvernement israélien, Benyamin Nétanyahou, et Emmanuel Macron. Dans un courrier qui avait fuité dans la presse avant d’arriver à l’Elysée, le premier avait accusé le second de contribuer à l’antisémitisme en appelant à la reconnaissance internationale de l’Etat de Palestine. En réponse, le président de la République avait jugé, dans une lettre de six pages, que cette action serait la meilleure façon d’assurer la sécurité d’Israël et dénoncé l’« instrumentalisation » de l’antisémitisme par le premier ministre israélien.