Jamais deux sans trois, dit l’expression populaire. Après avoir vu son élan vers l’Assemblée nationale stoppé deux fois en 2024 – par la dissolution de l’institution en juin d’abord, par la censure du gouvernement Barnier en décembre ensuite –, la ministre de la culture, Rachida Dati, caresse de nouveau l’espoir de faire franchir au texte portant réforme de la gouvernance de l’audiovisuel public les portes du Palais-Bourbon.
La première étape de cette nouvelle course au vote est prévue mardi 1er avril en fin d’après-midi. La commission des affaires culturelles examinera les amendements que les députés devaient soumettre avant le week-end, afin de préciser les contours de la proposition de loi du sénateur Laurent Lafon (UDI, Val-de-Marne) adoptée par la chambre haute en juin 2023. La deuxième partie du texte, qui porte sur diverses questions chères aux médias audiovisuels privés (comme le délai de revente d’une chaîne de la TNT), sera l’objet d’un autre texte, que le ministère de la culture présentera avant le mois d’août.
Quoi qu’il en soit, une seule soirée n’y suffira pas. Alors que la trentaine d’amendements attendus du gouvernement et des deux rapporteurs sont encore en cours de rédaction, l’opposition en a déposé 1 004. Une bonne partie d’entre eux se distinguent par leur ironie grinçante : « Remplacer “réforme” par “liquidation” », « substituer aux mots “directeur général” les mots “souverain des écrans” » (ou, dans un autre amendement, par « prince des antennes »)… « L’opposition fait de l’obstruction, condamne l’entourage de la ministre. Elle fait de la politique politicienne, au risque que nous ne puissions pas avoir de réel débat de fond. »
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