François Bayrou risque d’être déçu. En février, une fois le budget 2025 adopté dans la douleur avec un mois et demi de retard, le premier ministre avait proposé à ses ministres un exercice original, censé faciliter la préparation de la loi de finances suivante : le « budget base zéro », ou BBZ.
Conçue pour l’industriel américain Texas Instruments dans les années 1960 puis déployée dans l’administration par le président Jimmy Carter en 1977, cette méthode consiste à tout reconstruire à partir d’une feuille blanche, au lieu de reconduire peu ou prou le même budget d’une année sur l’autre. « Il nous faut repenser tous nos budgets, à partir non pas du prolongement de ce qui se faisait l’année précédente, augmenté d’un pourcentage d’inflation, mais de ce qu’exige le service ou l’action à conduire », avait expliqué le locataire de Matignon dès sa déclaration de politique générale, le 14 janvier.
C’est ainsi que tous les ministères ont été priés, ces dernières semaines, de fournir à Matignon une présentation « claire et compréhensible » de leur raison d’être, de leurs actions et des moyens qu’ils y consacrent. Mais les quelque 600 pages issues de ce travail, transmises récemment aux parlementaires et consultées par Le Monde, semblent particulièrement pauvres.
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