- Pour le deuxième semestre consécutif, la France a enregistré des pertes nettes d’usines.
- Un arrêt brutal de la réindustrialisation qui n’était pas arrivé depuis près d’une dizaine d’années.
Ces derniers mois, la situation a basculé. Alors que la France était l’un des pays les plus désindustrialisés, l’Hexagone avait stoppé l’hémorragie entre 2017 et 2023 avant de retomber dans ses travers. Au premier semestre 2025, Trendeo a ainsi enregistré 23 fermetures d’usines, et 35 au semestre précédent. Soit deux semestres d’affilée dans le rouge, ce qui n’était pas arrivé depuis neuf ans. Ce sont principalement les secteurs de l’agroalimentaire, de l’automobile et de la métallurgie qui sont touchés.
La réindustrialisation, objectif fixé par Emmanuel Macron, a donc subi un arrêt brutal, causé notamment par un contexte international et européen dégradé. Les industries européennes souffrent à cause d’un coût de l’énergie trois à quatre fois supérieur à ceux en Chine ou aux États-Unis. « Et puis l’Europe se tire une balle dans le pied. Parce qu’il y a un trop-plein de réglementations. […] Nous sommes les bons élèves de la
transition énergétique
, mais on n’arrive pas pour l’instant à se protéger »
, souligne Catherine André, journaliste économie de LCI.
Par ailleurs, ce décrochage est également provoqué par un problème français. La balance commerciale du pays reste largement déficitaire, car la France ne produit pas assez. En outre, le coût du travail élevé (46 euros de l’heure dans l’industrie) rend très difficile d’être compétitif sur les marchés extérieurs. Il y a également un niveau de taxes très élevé qui pèse sur les entreprises tricolores.