Les Français de Sandfall Interactive avaient, en théorie, bien peu de chances de figurer parmi les favoris des Game Awards, grand-messe des jeux vidéo organisée le 11 décembre à Los Angeles. Jamais la cérémonie, souvent considérée comme les Oscars du jeu vidéo, n’a couronné une première œuvre dans sa catégorie reine du jeu de l’année.
Et pourtant, Clair Obscur. Expedition 33, sorti en avril, caracole en tête des pronostics et cumule 12 nominations. Un record. Pour les Montpelliérains, pourtant, pas de quoi prendre la grosse tête : « Ici, la première personne qui se prend trop au sérieux se fait chambrer », sourit Guillaume Broche, cofondateur et PDG de Sandfall Interactive, rencontré un matin de novembre.
Les battants de la haute porte de bois de la demeure où s’est installé le tout jeune studio s’ouvrent sur un décor d’un autre siècle : mosaïque au sol, énorme lustre doré au plafond et deux reproductions de tableaux néoclassiques accueillent les visiteurs avec solennité. Seule une guirlande de fanions rouges et blancs, écho du prologue tragique de Clair Obscur, ainsi qu’une peinture caravagesque représentant Maelle, personnage crucial de leur récit choral, rappelle l’activité des locataires.
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