- L’entretien et les réparations deviennent les postes les plus contraignants dans le budget auto, devant les carburants, selon un sondage publié cette semaine.
- Il faut dire que trop peu de garagistes ne proposent pas dans leur devis des pièces d’occasion, alors que c’est obligatoire depuis 7 ans.
- Le JT de TF1 a voulu savoir pourquoi certains ne jouent pas le jeu.
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Le 13H
Nicolas est propriétaire d’une voiture depuis deux ans et il y a quelques jours, il a eu une mauvaise surprise : son véhicule a eu un problème mécanique. Il s’est alors rendu chez plusieurs garagistes qui lui ont toujours proposé des devis bien trop chers, selon lui, et toujours avec des pièces neuves. « Ma voiture est de 2014, elle peut encore durer, mais elle a quasiment 200.000 kilomètres, elle ne va donc pas durer pendant 20 ou 30 ans. Donc une pièce d’occasion, ça m’aurait très bien été »
, dit-il dans le reportage du JT de TF1 ci-dessus.
Faire baisser les prix pour faciliter les réparations
Les garagistes auraient en effet dû lui proposer cette solution. Comme la loi les y oblige depuis 2018, ils doivent émettre deux devis, l’un avec des pièces neuves et l’autre avec des pièces d’occasion. Sauf que dans les faits, cette obligation n’est pas toujours respectée. Pour s’en rendre compte, notre équipe de reportage a apporté une voiture au rétroviseur cassé chez un garagiste. Et au moment de présenter le devis, une seule solution est proposée : « On ne travaille qu’avec des pièces neuves »,
souligne la secrétaire.
Résultat, souvent par manque de moyens, plus d’un Français sur trois circule avec une voiture en mauvais état. L’objectif de cette loi est donc de faire baisser les prix pour faciliter les réparations.
C’est quand même compliqué de mettre une pièce d’occasion sur laquelle nous ne maîtrisons pas la qualité du produit.
C’est quand même compliqué de mettre une pièce d’occasion sur laquelle nous ne maîtrisons pas la qualité du produit.
Patrick Quersin, responsable de « SAS Garage » à Bailleul (Nord)
Dans son garage « MS Car », à Bailleul (Nord), Stéphane Ponchaux laisse le choix au client. Il vient de terminer le diagnostic d’un véhicule et le coût total des réparations entre les deux devis n’est pas tout à fait le même. « On a le premier devis en pièces d’origine, en pièces neuves qui s’élève à 1.122 euros. Et en pièces de réemploi, on est à 459,60 euros »,
indique-t-il. Mais, selon lui, la mesure n’est pas toujours facile à appliquer. « Il faut trouver la bonne référence, il faut trouver exactement le même modèle. Après au niveau des délais aussi… »,
explique-t-il.
C’est pourquoi dans cet autre concession, « SAS Garage », Patrick Quersin ne propose pas systématiquement le double devis, notamment pour des questions de logistique. « Aujourd’hui, on nous impose par la loi de faire des choses, mais c’est le marché qui parle. C’est-à-dire qu’à un moment donné, si on ne trouve pas la pièce, on est obligé de repasser sur une pièce neuve. C’est quand même compliqué de mettre une pièce d’occasion sur laquelle nous ne maîtrisons pas la qualité du produit. Donc ça, on le fait malgré tout assez peu »,
souligne-t-il.
Mais si certains garagistes ne jouent pas le jeu, c’est surtout une question d’économie. « Il y a certainement une perte d’argent. Alors, ils mettent tout ça sur le compte de la sécurité. Si vous changez une portière, un pare-choc, à la limite si vous êtes un peu doué, vous pouvez le faire vous-même. Vous allez dans une casse »
, avance Marc Jeansou, président de l’Automobile club du nord de la France.
Attention tout de même, toutes les pièces de votre voiture ne peuvent pas être remplacées par des pièces recyclées. Par exemple les freins ou encore les pneus.