Alors que 60 universités sur 75 ont voté un budget en déficit pour 2025, les tensions dans l’enseignement supérieur ne sont pas que financières. Sur les ressources humaines, des inquiétudes persistent. Les dernières productions du collectif Conférence des praticiennes et praticiens de l’enseignement supérieur et de la recherche (CPESR) montrent plusieurs signaux préoccupants. Cette organisation « non militante » a compilé des données publiques et réalisé un sondage auprès de 2 000 membres du personnel universitaire.
L’entrée dans le métier, par la réussite au concours de maître de conférences, reste difficile. Mais la tension s’est relâchée ces deux dernières années : presque huit candidats par poste en 2021 et un peu plus de cinq en 2023. Notamment grâce à une remontée du nombre de postes en 2022 et 2023 (environ 1 550 postes). L’embellie va-t-elle se poursuivre ? Rien de moins certain, car l’accroissement récent est lié à l’augmentation des départs à la retraite, pas à une politique de recrutement ambitieuse. En outre, selon les données encore provisoires compilées par la CPESR, constituée de bénévoles, souvent anonymes, ce nombre de postes ouverts aurait à nouveau diminué en 2024 et 2025, alors que les départs à la retraite ont continué d’augmenter.
Le collectif note aussi une baisse préoccupante du nombre de candidats et parle de « crise de recrutement ». Entre 2021 et 2023, il y a eu 5 % de candidats en moins. Cette inquiétude se renforce aussi à cause des 8 % de postes non pourvus en 2023, qui seraient un « point de vigilance majeur ».
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