François Bayrou a beau afficher son attachement au dialogue social, il vient déjà de froisser les syndicats. Dans sa déclaration de politique générale, prononcée mardi 14 janvier, à l’Assemblée nationale, le premier ministre a dépeint la situation financière du système de retraites en avançant des chiffres que les organisations de salariés contestent car ils sont, selon elles, biaisés et noircissent, à dessein, le tableau. Certaines affirmations du locataire de Matignon n’ont « strictement aucun sens », s’est indigné François Hommeril, le président de la CFE-CGC, sur le réseau social X, en ajoutant : « On peut bien rire de Trump et de ses fulgurances, on est ici exactement dans le même registre. » Ces divergences apparaissent au moment même où le chef du gouvernement invite les représentants des travailleurs et des chefs d’entreprise à « reprendre » la réforme de 2023, qui a repoussé à 64 ans l’âge légal de départ.
A l’origine de la controverse, il y a les ordres de grandeur spectaculaires mentionnés, mardi, par M. Bayrou devant les députés. Aujourd’hui, a-t-il dit, les pensions pèsent environ « 380 milliards d’euros » par an. Pour faire face à cette dépense, « à peu près 325 milliards d’euros » sont versés par les travailleurs et leurs patrons, toutes catégories confondues (entreprises, administrations, hôpitaux, etc.).
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