Quelques jours après l’échec des négociations entre les partenaires sociaux, et alors que le premier ministre, François Bayrou, tente de gagner du temps, Gabriel Attal propose de réformer le régime des retraites sans faire référence à l’âge légal de départ mais en se basant sur la durée de cotisation, dans une série de propositions économiques en vue de la présidentielle 2027, dans une interview au quotidien Les Echos, publiée dimanche 29 juin.
Le potentiel candidat à l’Elysée a assuré qu’il soutiendrait au Parlement les mesures retenues par le gouvernement qui « améliorent la réforme si elles sont financées », tout en plaidant pour la mise en œuvre d’un « nouveau système ». Il se dit favorable à un système « universel, libre et productif », qui ne reposerait plus sur l’âge légal de départ à la retraite, porté de 62 à 64 ans dans la réforme de 2023, et point de controverse majeur, mais « uniquement sur une durée de cotisation en continuant à travailler plus longtemps ».
Sa proposition intégrerait « une part de capitalisation », qu’il ne chiffre pas. « L’urgence est de garantir l’équilibre du système à court terme », soutient encore l’ancien premier ministre, en suggérant de soumettre cette réforme à référendum « si on considère qu’il est urgent de la mettre en place », ou bien de laisser la prochaine élection présidentielle trancher ce débat.
Désindexer certaines pensions
Celui qui est aussi le président du groupe présidentiel à l’Assemblée propose en outre pour combler le déficit de désindexer certaines pensions de l’inflation. « L’indexation automatique et pleine de l’ensemble des pensions n’est pas intangible », affirme M. Attal, notant un coût de « 15 milliards d’euros en 2024 ».
Il dit aussi ne pas être opposé pour le prochain budget à une « année blanche », qui consisterait à geler certaines dépenses et à les reconduire à l’identique, sans tenir compte de l’inflation.
Dans ses propositions sur le travail, issues de « conventions thématiques » de son parti, le chef de file des députés Renaissance dit encore vouloir mettre en œuvre un « choc » de « 40 milliards d’euros de hausse de salaires » en « supprimant la part salariale de la cotisation vieillesse ».
Selon Gabriel Attal, ces propositions ont vocation à s’adresser aux « orphelins » du Parti socialiste, qui « reste dans la soumission » à La France insoumise, autant qu’à ceux du parti Les Républicains, qui a choisi « de partager le même espace politique que le Rassemblement national » n’est « plus un parti pro-européen » ni « pro-business » et « se positionne contre la transition écologique ».