Roberto Cingolani est un homme pressé. Les formalités ne l’intéressent guère, pas plus que les méandres de la politique. Ce physicien distingué croit au primat de la technologie débarrassée de régulations jugées envahissantes et des atermoiements de la vie démocratique. Agé de 63 ans, il est connu pour son style direct et son goût pour l’approche long-termiste, chère aux géants de la tech, et pour son aversion pour les cravates. L’administrateur délégué de Leonardo, grand groupe d’armement et d’aéronautique italien, appréhende la question urgente de la défense européenne avec plus de foi en la capacité des industriels à conjuguer leurs efforts que dans celle des gouvernements à jouer un rôle moteur.
« En France, en Allemagne, en Italie, nous avons, comme groupe de l’industrie de défense, un important devoir social, revendique Roberto Cingolani, lors d’une rencontre avec Le Monde. Les gouvernements sont de sensibilités diverses et ont du mal à se coordonner. Si nous trouvons des accords entre nous, puis que nous en montrons les avantages aux Etats, nous indiquerons la voie. »
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