Plusieurs adversaires de joueurs français se plaignent du public lors de ce Roland-Garros.
Arthur Fils, qui a puisé sa qualification au troisième tour parmi les encouragements de ses supporters, n’est pas du même avis.
C’est un acteur qui ne laisse personne indifférent. Chaque année, le public de Roland-Garros encourage les Français, quitte à se mettre à dos leurs adversaires internationaux. L’édition 2025 n’échappe pas à la règle. Ce jeudi 29 mai, à l’issue d’un combat de plus de quatre heures, le Tricolore Arthur Fils a pris le meilleur sur l’Espagnol Jaume Munar en cinq sets (7-6, 7-6, 2-6, 0-6, 6-4), à l’occasion du deuxième tour. Mais au-delà du match de tennis, c’est bien l’attitude du public présent sur le court Suzanne-Lenglen qui s’est invitée dans les discussions devant la presse.
Ça ressemble à du théâtre
Ça ressemble à du théâtre
Jaume Munar
« Je vais être très clair sur le sujet du public, et je ne vais pas mâcher mes mots », a prévenu d’entrée Jaume Munar. « Qu’ils encouragent l’autre joueur, qu’ils crient, je suis habitué. (…) Mais ce que je considère comme un manque total de respect – et ici, ça arrive souvent – c’est le fait qu’ils chantent sans arrêt, qu’ils interrompent continuellement. Et au final, cela empêche le jeu d’avancer. Ça ne doit pas ressembler à un cirque. Et parfois, ici, ça ressemble à du théâtre. »
« À un moment du match, quand la tension monte, ils chantent l’hymne, ils t’empêchent de servir. Entre les services, ils disent des bêtises juste pour déranger », a poursuivi l’Espagnol de 28 ans. D’après lui, le public de Roland-Garros est ainsi « le plus dérangeant, très clairement », en comparaison aux autres tournois. « Le drapeau pèse trop lourd, à mon avis. Il serait bien d’apaiser un peu l’ambiance pour laisser le jeu se dérouler plus normalement. »
Quand on va en Australie, des mecs te hurlent dans les oreilles pendant trois, quatre heures
Quand on va en Australie, des mecs te hurlent dans les oreilles pendant trois, quatre heures
Arthur Fils
Un avis pas franchement partagé par le vainqueur de la rencontre, Arthur Fils, qui a pu compter sur le public pour renverser une partie très mal embarquée dans les troisième et quatrième sets. « Quand tu vois le public qui est au foot, ici, ce n’est rien », a tempéré le Français de 20 ans. « L’atmosphère est dingue, mais ça va, c’est du tennis. C’est sûr qu’ils font un peu de bruit avant de servir, c’est toujours un peu agaçant pour l’adversaire. Mais il faut faire avec, il n’y a pas le choix. »
Lui estime surtout que les Français vivent la même situation lorsqu’ils jouent à l’étranger. « Quand je suis allé au Brésil et que j’ai joué Fonseca, je ne me suis pas plaint du public. Quand on va en Australie et qu’on joue des Australiens, ou à New York des Américains, des mecs te hurlent dans les oreilles pendant trois, quatre heures. Qu’est-ce que tu veux faire ? Tu ne vas pas te plaindre », a-t-il continué. « Moi, je pense que le public français, c’est l’un des meilleurs. Si ce n’est le meilleur. »
L’ambiance électrique lors des matchs des Français n’a pas fini de faire parler. Avant Jaume Munar, c’est le Serbe Miomir Kecmanovic, battu par le Tricolore Quentin Halys mercredi (4-6, 6-3, 7-6, 7-5), qui n’avait pas masqué son agacement. « L’ambiance était horrible pour jouer, c’était une sensation affreuse », avait-il regretté, selon des propos rapportés par SportKlub. « On m’a craché dessus. C’est un joueur local en face, je comprends, pas de problème avec ça. Mais là, c’est indécent. »