La Commission électorale roumaine a fait part dans un communiqué, samedi 15 mars, de sa décision d’exclure de la course à la présidentielle une seconde personnalité d’extrême droite, Diana Sosoaca. La Commission avait déjà écarté le favori des sondages Calin Georgescu, dans un climat très tendu à l’approche de l’élection de mai.
Dans sa motivation, elle rappelle que l’eurodéputée de 49 ans avait déjà été exclue du précédent scrutin de novembre 2024, par la suite annulé. La Cour constitutionnelle avait alors mis en cause des déclarations contraires aux « valeurs démocratiques », évoquant un danger pour l’appartenance de la Roumanie à l’Union européenne (UE) et à l’OTAN. Si cette sanction n’est pas valable à vie, il s’agit là du même cycle électoral, justifie la Commission.
« Je suis la preuve que nous ne vivons pas en démocratie », a réagi l’ex-sénatrice sur Facebook, ajoutant qu’elle avait l’intention de faire appel. Jeudi, elle avait enfilé des gants de boxe pour déposer sa candidature, prête à « combattre une nouvelle fois le système ».
Cette tempétueuse avocate veut « rendre sa grandeur à l’Europe et à la Roumanie » à l’instar de Donald Trump avec son slogan « Make America Great Again ». Elle est accusée de véhiculer des messages de propagande favorables au Kremlin et des vues antisémites. Aussi connue pour son opposition aux mesures anti-Covid, elle avait été expulsée en juillet 2024 de l’hémicycle à Strasbourg, après avoir interrompu les débats par ses cris.
« Grave violation des droits »
Son petit parti, S.O.S România (SOS Roumanie), avait recueilli aux législatives de décembre 2024 environ 7 % des voix, lui donnant droit à 24 sièges de députés.
Le bureau électoral a, en revanche, validé le dossier du chef du parti Alliance pour l’unité des Roumains (AUR), George Simion, figure d’extrême droite la mieux placée depuis l’exclusion de M. Georgescu. Selon AUR, le rejet de la candidature de Diana Sosoaca « représente un nouveau coup à la démocratie roumaine et une grave violation des droits et libertés fondamentaux ».
La Roumanie a plongé dans le chaos depuis l’émergence surprise, en novembre 2024, de Calin Georgescu, après une campagne massive sur TikTok entachée de soupçons d’ingérence russe. L’élection avait été annulée dans la foulée, une décision rarissime au sein de l’UE, et il a été de nouveau définitivement écarté cette semaine du scrutin dont le premier tour est prévu le 4 mai.
Elon Musk, proche conseiller de M. Trump, lui a apporté son soutien sur X et le vice-président américain, J. D. Vance, a fustigé des autorités roumaines qui ont « si peur de leur peuple qu’elles le font taire ».
Newsletter
« A la une »
Chaque matin, parcourez l’essentiel de l’actualité du jour avec les derniers titres du « Monde »
S’inscrire
Si des protestations, parfois violentes, avaient eu lieu après l’interdiction frappant M. Georgescu, aucun incident n’a été signalé samedi. Dans le camp adverse, des milliers de personnes ont manifesté pour dire leur attachement à l’Union européenne, brandissant des drapeaux étoilés sur fond bleu aux côtés d’étendards nationaux.