La police a arrêté, samedi 5 juillet à Londres, des manifestants qui soutenaient le groupe militant Palestine Action, interdit vendredi par la justice britannique en vertu de lois antiterroristes. « Des agents sont intervenus lors d’une manifestation de soutien à Palestine Action place du Parlement. Ce groupe est désormais interdit et le fait de le soutenir constitue une infraction pénale. Des arrestations sont en cours », a déclaré la police métropolitaine sur X.
Dans un communiqué, le groupe d’action Defend Our Juries a affirmé que vingt-sept personnes, dont un prêtre et des professionnels de santé, avaient été arrêtées pour des infractions à la loi sur le terrorisme. Elles tenaient des pancartes en carton sur lesquelles on pouvait lire : « Je m’oppose au génocide. Je soutiens Palestine Action », selon Defend Our Juries.
La police avait averti qu’exprimer son soutien à Palestine Action constituerait une infraction après l’entrée en vigueur de l’interdiction à minuit. « Cela inclut les chants, le port de vêtements ou l’affichage d’articles, tels que drapeaux, panneaux ou logos », avait précisé la police.
Intrusion sur la base aérienne de Brize Norton
La Haute Cour de Londres a refusé vendredi de suspendre l’interdiction de Palestine Action – approuvée par le Parlement jeudi – qui a donc rejoint samedi la liste des organisations considérées comme terroristes au Royaume-Uni. Des tensions avec la police avaient déjà éclaté dans l’après-midi devant la juridiction.
Le gouvernement avait annoncé la semaine dernière qu’il allait interdire Palestine Action en vertu de la loi de 2000 sur le terrorisme, quelques jours après que des militants du groupe se sont introduits sur la base aérienne de Brize Norton, la plus importante de la Royal Air Force au Royaume-Uni, où ils avaient maculé de peinture rouge deux avions militaires. Quatre personnes ont été inculpées pour cette intrusion et placées en détention provisoire jeudi dans l’attente d’une audience prévue le 18 juillet. Les dégâts de cette action ont été évalués à 7 millions de livres (8 millions d’euros) par la police.
Des experts des Nations unies ont critiqué cette semaine la décision de Londres, estimant que « de simples dommages matériels, sans mise en danger de la vie d’autrui, ne sont pas suffisamment graves pour être qualifiés de terrorisme ».