Les saisies de cocaïne se multiplient à une telle vitesse qu’elles rendent obsolètes, en quelques jours, les plus récentes mises à jour des services de l’Etat en matière de lutte contre les stupéfiants. D’après nos informations, une quinzaine de personnes, de nationalité serbe pour la majorité d’entre elles, ont été interpellées par les enquêteurs de l’antenne martiniquaise de l’Office anti-stupéfiants (Ofast), à Fort-de-France, après l’arraisonnement d’un cargo par la marine nationale dans les eaux territoriales, mardi 15 juillet. Environ 5 tonnes de cocaïne ont été découvertes à bord. Ce qui porte à 42 tonnes le total des cargaisons de cocaïne saisies en mer depuis le début de l’année.
Vendredi 11 juillet, une note confidentielle établie par l’Ofast, que Le Monde a pu consulter, observait déjà le volume record de la marchandise illégale appréhendée en France au premier semestre 2025 : 37,5 tonnes saisies, contre 25,8 tonnes pour la même période en 2024, soit une nouvelle augmentation de 45 %, après une précédente hausse de 130 % entre 2023 et 2024.
En l’espace de quelques années, cette drogue autrefois réservée à une clientèle fortunée s’est démocratisée au point de toucher tous les milieux, grâce à une offre aussi soutenue que la demande. Pour la première fois depuis une dizaine d’années, son prix au gramme a chuté de 12 % en 2024 (58 euros), tandis que son taux de pureté ne cesse d’augmenter : de 53 % en 2014, il atteint désormais 75 %, avec d’importantes conséquences sanitaires, note l’Ofast. L’agence constate que « face à une cocaïne de plus en plus pure, l’accompagnement et la prise en charge sont limités, notamment en raison de l’absence de produits de substitution ».
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