De gros nuages noirs continuent de s’amonceler au-dessus de Perrier et de son usine de Vergèze, dans le Gard, touchée par de nouveaux cas de contaminations d’origine bactériologique. La plus célèbre des marques d’eau gazeuse française est plus que jamais sous la menace de perdre son label d’« eau minérale naturelle » qui fait sa réputation depuis plus d’un siècle. Son avenir et celui de son millier de salariés sont désormais suspendus à l’arbitrage du préfet du Gard, Jérôme Bonet. Le représentant de l’Etat doit se prononcer dans les prochains jours sur la demande de renouvellement d’autorisation d’exploitation de la « source Perrier » déposée en octobre 2023 par Nestlé, le propriétaire de la célèbre boisson pétillante.
Comme l’ont révélé Le Monde et Radio France en janvier 2024, et comme l’a reconnu depuis le numéro un mondial des eaux en bouteille, la multinationale suisse a eu recours pendant plusieurs années à des traitements interdits – filtres UV, charbons actifs, microfiltration – pour faire face à des contaminations, bactériennes ou chimiques, sur certains de ses puits, à Vergèze comme sur son site des Vosges, où sont puisées les eaux d’Hépar, de Contrex et de Vittel. Les eaux minérales naturelles sont censées être préservées de toute pollution.
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