Le siège de Nestlé France à Issy-les-Moulineaux, près de Paris, a été perquisitionné jeudi 10 juillet dans le cadre d’une information judiciaire ouverte au pôle santé publique du tribunal judiciaire de Paris, a indiqué la Répression des fraudes à l’Agence France-Presse (AFP), confirmant des informations de Radio France.
Deux informations judiciaires avaient été ouvertes en février 2025 à Paris, à la suite de deux plaintes de l’association Foodwatch visant le grand groupe suisse Nestlé et le groupe Sources Alma concernant le traitement de leurs eaux minérales.
« Des perquisitions sont en cours en France », a confirmé à l’AFP Nestlé Waters, qui a dit « coopérer pleinement avec les autorités ». L’entreprise suisse est accusée d’avoir traité par le passé ses eaux minérales de manière illicite. Depuis le début du scandale, le groupe a suspendu plusieurs forages, certains ayant été reconvertis pour produire de l’eau aromatisée Maison Perrier, moins lucrative que l’appellation « eau minérale naturelle ».
Nestlé « se croit au-dessus des lois »
Cette « opération de perquisitions (…) coordonnée le 10 juillet, notamment au siège de Nestlé, à Issy-les-Moulineaux », s’inscrit dans le cadre de la plainte déposée par Foodwatch, avec constitution de partie civile contre X, mais « visant les sociétés Nestlé et Nestlé Waters », a expliqué la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Dans cette enquête, le service national d’enquête (SNE) de la DGCCRF et l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (Oclaesp) ont été saisis par les deux juges d’instruction.
« L’enquête va se poursuivre pour procéder notamment à l’exploitation des données saisies à l’occasion de ces perquisitions », a ajouté la DGCCRF.
« Avec cette perquisition au siège de Nestlé, nous sommes ravis que l’expertise » du SNE et de l’Oclaesp « amène davantage d’éléments à l’enquête », a réagi Ingrid Kragl, chargée des enquêtes et de l’information chez Foodwatch, dans un communiqué. L’ONG de défense des consommateurs estime que l’entreprise « se croit au-dessus des lois en continuant de commercialiser ses eaux en bouteilles filtrées illégalement en France et dans le monde ».