L’AVIS DU « MONDE » – À VOIR
Peu connu de ce côté-ci des Pyrénées, Los Planetas, formé en 1993 à Grenade et toujours en activité, est considéré en Espagne comme une des formations rock les plus importantes du pays. Segundo Premio, signé Isaki Lacuesta et Pol Rodriguez, n’est pas un film sur le groupe mais sur sa légende, prévient, d’emblée, un carton comme pour marquer sa distance avec un attachement à la seule vérité des faits. « Ça ne s’est pas passé comme ça. Même si c’était le cas, personne ne le saurait. Ça se passait juste entre nous et dans certaines chansons », renchérit en voix off la bassiste May (Stéphanie Magnin) après qu’on a assisté sur un plateau neigeux à son départ du groupe à la suite de sa rupture avec le chanteur (Daniel Ibañez).
Intelligemment, le duo de réalisateurs ne cherche pas ici à s’inscrire dans la logique du biopic classique retraçant toute l’histoire de la formation, mais se concentre sur un moment particulier de son histoire, deux années charnières, entre 1996 et 1998, qui ont vu Los Planetas mourir puis renaître. Après deux disques remarqués, le chanteur et le guitariste (Cristalino), tous deux âgés de 27 ans, « l’âge où les rock stars meurent » justement, rêvent d’enregistrer le plus grand album de tous les temps. Mais ils doivent faire face à l’abandon de May et à leurs propres démons.
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