Al-Bunduqiyya. The Lost Concerto
Œuvres d’Antonio Vivaldi, de Giuseppe Tartini et de Giovanni Sollima. Giovanni Sollima (violoncelle), Federico Guglielmo (violon), Il Pomo d’oro.
Sicilien à tendance borderline sur le plan du jeu et du répertoire abordé, le violoncelliste Giovanni Sollima propose un album à son image, truculent et créatif, qui fait de Venise (dénommée Al-Bunduqiyya, en arabe) la cité par excellence des métissages musicaux au XVIIIe siècle. Pour lui, les musiques traditionnelles (chypriotes, voire mongoles) sont à l’origine de bien des pages « savantes » de l’époque, à commencer par celles d’Antonio Vivaldi. Plusieurs concertos du « Prêtre roux » balisent ce programme multipolaire, dont les arrangements et improvisations de Sollima assurent le liant. Plus que la reconstitution de bric et de broc d’un concerto perdu de Vivaldi, c’est la mise en perspective des partitions dûment conservées qui emporte l’adhésion. Giovanni Sollima débride tellement la musique baroque qu’on a l’impression qu’elle est à l’origine de la musique populaire, et non l’inverse. Un cheminement que Vivaldi laisse entendre dans le sous-titre d’un de ses concertos : « Il mondo al rovescio » (« le monde à l’envers »). Pierre Gervasoni
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