- John Cage – John Dowland – Sting
All We Get Is Life
Œuvres de John Cage, John Dowland et Sting. Par Sting (voix) et l’ensemble Thélème, Jean-Christophe Groffe (direction).
Outre un intérêt constant pour le solo, vocal et instrumental, John Cage (1912-1992) et John Dowland (1563-1626) ont en commun de mobiliser la créativité de l’interprète. Leur confrontation dans ce programme déviant trouve donc une première légitimité dans la règle – « Fay ce que voudras » – que Rabelais, dans Gargantua, associe à l’abbaye de Thélème dont l’ensemble fondé en 2013 par Jean-Christophe Groffe a repris tant le nom que la devise. Si les musiciens donnent, en effet, l’impression de faire ce qu’ils veulent (aisance et fantaisie) avec les partitions, ils ne le font pas n’importe comment. Occasionnellement percussif sous les doigts de Ziv Braha, le luth de Dowland paraît aussi peu conventionnel que le piano préparé de Cage. Malaxée par un ténor bouffe (Ivo Haun) et une basse majestueuse (Jean-Christophe Groffe), la pâte vocale fournit la base d’insolites étirements. D’autres artistes se prêtent à la relecture prônée par Thélème. Avec bonheur pour Nikki Buzzi qui, mêlant synthétiseur et autotune, livre une hypnotique interprétation du Solo for Voice 91, de John Cage. Avec peine pour Sting, bien mal embarqué dans une version « baroque » de son célèbre Shape of My Heart. Pierre Gervasoni
Aparté/PIAS.
- Rhoda Scott
Ladies Gentlemen
Fondé en 2004 par l’organiste Rhoda Scott, le Lady Quartet invite trois voix masculines à l’occasion de ses 20 ans. Avec l’impériale Rhoda Scott, les saxophonistes Sophie Alour et Lisa Cat-Berro, la batteuse Julie Saury, et au chant Hugh Coltman, David Linx et Emmanuel Pi Djob. Les quatre dames ont chacune une de leurs compositions, et les trois hommes chacun deux invitations sur des reprises dont Stardust, de Hoagy Carmichael (pour Coltman) ; A Quiet Place, de Ralph Carmichael – sans lien de parenté – (pour Linx) ; Lady, de Fela Kuti (pour Djob). Les voix se coulent idéalement dans la précision des orchestrations du quartette (alliance des saxophones, force expressive de l’orgue Hammond, musicalité de la batterie). David Linx, profond, amenant sa science du scat, Hugh Coltman en interprète de blues et Emmanuel Pi Djob, voix grave, dans une approche gospel et soul. Cette combinaison de sept excellences enthousiasme. Sylvain Siclier
Il vous reste 1.17% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.