Julio Villani, qui est né au Brésil en 1956 et vit depuis 1982 entre Paris et Sao Paulo, est un artiste multiple. Il pratique le ready-made à sa façon, changeant en quelques additions, aussi peu nombreuses que possible, des objets ordinaires en figures animales ou fantasques. Il rehausse de vieilles photos par le collage ou la tache. Il conçoit de grandes broderies sur lin ou coton, semées de symboles et de mots, à suspendre aux murs ou au plafond.
Mais ce sont ses peintures qui sont montrées ici : des compositions de formes géométriques colorées sur fond blanc. Ce langage connu, Villani le renouvelle en le troublant et le faisant vaciller. Les contours des rectangles ou des losanges sont tracés au fusain, mais leurs lignes sont légèrement tremblées, loin de la rectitude attendue. Les aplats de couleurs vibrent au rythme des touches qui les animent comme s’ils étaient liquides. Les structures sont abstraites, mais l’œil croit y repérer parfois des allusions à des figures humaines ou végétales. Il ne sait bientôt plus s’il a devant lui une surface plane ou un espace dans lequel il glisse.
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