- L’armée française quitte officiellement le Sénégal ce jeudi 17 juillet.
- Sa présence permanente dans le pays, en vigueur depuis l’indépendance en 1960, prend fin.
La présence permanente de l’armée française au Sénégal, c’est terminé. Les dernières installations militaires françaises doivent être officiellement restituées ce jeudi 17 juillet. La France était présente au Sénégal depuis 1960, année de l’indépendance du pays. Depuis 2022, l’armée française a déjà mis fin à sa présence permanente au Mali, au Burkina Faso, au Niger, au Tchad et au Gabon.
Le camp Geille, plus grande installation militaire française située dans la capitale sénégalaise, et l’escale aéronautique militaire située à l’aéroport, doivent être restituées à l’État sénégalais lors d’une cérémonie à Dakar en présence du chef d’état-major des armées du Sénégal, le général Mbaye Cissé, et du général Pascal Ianni, à la tête du commandement de l’armée française pour l’Afrique. Ce jour marque la fin officielle des Éléments Français au Sénégal, qui comprenaient environ 350 militaires français ayant pour mission principale de conduire des activités de partenariat militaire opérationnel avec les forces armées sénégalaises.
La souveraineté ne s’accommode pas de la présence de bases militaires
La souveraineté ne s’accommode pas de la présence de bases militaires
Bassirou Diomaye Faye, président sénégalais
Le retrait français avait été entamé en mars dernier et plusieurs installations avaient déjà été restituées depuis début mars par l’armée française. Les nouveaux dirigeants du pays, en fonction depuis avril 2024, promettent désormais de traiter la France à l’égal des autres partenaires étrangers, au nom d’une souveraineté recouvrée.
Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, arrivé au pouvoir avec un agenda de rupture, avait annoncé en novembre 2024 la fin en 2025 de toute présence militaire française et étrangère sur le sol national. « Le Sénégal est un pays indépendant, c’est un pays souverain et la souveraineté ne s’accommode pas de la présence de bases militaires dans un pays souverain »
, avait-il alors déclaré. Il avait assuré qu’il ne s’agissait pas d’un acte de « rupture »
et avait défendu un « partenariat rénové »
avec l’ancienne puissance coloniale et alliée historique française.
Ce retrait s’est fait dans la concertation, dans un paysage sur le continent africain largement défiant sinon hostile envers la présence française. Face à la prise de pouvoir, par des putschs, de juntes devenues hostiles au Sahel, l’armée française déployée dans la lutte antijihadiste a dû plier bagage, de gré ou de force.