En programmant une rétrospective consacrée à Shunji Iwai, la Maison de la culture du Japon à Paris offre au public une occasion inespérée de découvrir, jusqu’au 12 juillet, un représentant emblématique du cinéma d’auteur japonais contemporain fort regrettablement peu identifié et importé en France, à la différence d’autres compatriotes comme Hirokazu Kore-eda ou Naomi Kawase. Pourtant, la filmographie de ce réalisateur né en 1963 n’est pas chiche : une vingtaine de longs-métrages (pour le cinéma et la télévision) depuis son début de carrière en 1993 avec Fireworks regard sensible sur deux copains de classe épris d’une camarade éprouvée par le divorce de ses parents. Parmi ces films, des incursions dans le cinéma d’animation (Hana et Alice mènent l’enquête, 2015) et aux Etats-Unis (New York I Love you, 2008 ; Vampire, 2011).
Ce n’est pas tant le nombre qui fera démonstration sinon le talent de Shunji Iwai pour capturer les affres de l’adolescence, danser sur les instants de vie éphémères et raconter les existences feutrées. Des récits dans lesquels la solitude et les marges ne sont pas nécessairement pesantes ni mornes, et les silences peuvent se concevoir comme une signifiante ligne de dialogue. C’est particulièrement le cas dans Histoire d’avril (1998) où une discrète étudiante emménage à Tokyo. « Enfant, je n’étais pas forcément isolé mais j’aimais bien rester seul. J’étais un peu hors norme, par exemple je passais du temps à lire des encyclopédies à la maison », confie au Monde Shunji Iwai, lors de son passage à Japan Expo, qui se tenait du 3 au 6 juillet à Villepinte (Seine-Saint-Denis).
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