« Si je vais au tri, je serai recyclé. » C’est l’un des messages que pourront bientôt lire les consommateurs de yaourt en ouvrant leur pot. Ils ont été imprimés au dos de 500 millions d’opercules. Lancée fin février pour une durée de six mois, cette vaste campagne de communication, baptisée #TriTonPot, est censée encourager le tri des pots de yaourt usagés. L’opération est portée par Syndifrais, le syndicat professionnel qui regroupe les fabricants de produits laitiers frais (Yoplait, Lactalis, Nestlé…). « L’année 2025 marque un tournant pour la durabilité de nos emballages : tous nos pots deviennent recyclables », claironne le président de Syndifrais, Patrick Falconnier. Derrière l’opération de communication, la réalité est nettement plus nuancée, comme le montre l’enquête du Monde.
Le recyclage des pots de yaourt est une arlésienne. Pour une raison assez simple : la plupart des milliards de ces pots vendus chaque année en France sont en polystyrène. Un matériau très prisé des industriels. Peu cher, très léger et facilement cassable, il permet de détacher facilement un yaourt de son lot. Mais ces propriétés rendent son recyclage particulièrement complexe (moins de 5 % au mieux sont aujourd’hui transformés en cintres ou en pots de fleurs dans une usine implantée… en Espagne) et le condamnent à terminer brûlé ou enfoui. Pire, les fragments de polystyrène représentent un tiers des déchets plastiques retrouvés sur les plages et dans les fonds marins.
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