La réforme était attendue : les 6,3 millions d’allocataires de la prime d’activité et-ou du revenu de solidarité active (RSA) bénéficient, à compter du 1er mars, de déclarations de ressources préremplies. Cette « simplification administrative (…) diminuera le risque d’erreur de déclaration et évitera des variations brutales d’allocations », salue le collectif Alerte, qui regroupe trente-sept associations de solidarité, telles que le Secours catholique, ATD Quart Monde, Emmaüs France…
La ministre des solidarités, Catherine Vautrin, a également anticipé une baisse du non-recours à ces aides ainsi qu’une baisse des « indus ». Ces sommes versées en trop par les caisses d’allocations familiales (CAF) du fait de la fraude et surtout des erreurs des allocataires, que l’institution peine à récupérer ensuite, ont représenté près de 17 % des 9,6 milliards d’euros versés au titre de la prime d’activité, en 2023, et 24,7 % de la manne des 11,4 milliards d’euros du RSA.
Le préremplissage des déclarations constitue une première étape de « la solidarité à la source », promesse d’Emmanuel Macron lors de sa campagne présidentielle de 2022, supposée pallier le renoncement à l’idée d’un revenu universel d’activité. La réforme a été testée, depuis octobre 2024, dans cinq départements. « Nous avons de très bons retours, précise Jérôme Roteta, qui dirige la CAF des Pyrénées-Atlantiques. Les allocataires se sentent sécurisés, alors que, auparavant, ils avaient peur de se tromper, et que la CAF réclame ensuite des remboursements. De fait, pour la prime d’activité, six déclarations sur dix étaient erronées. »
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