TÉVA – DIMANCHE 25 AOÛT À 21 HEURES – SÉRIE
Découverte à Séries Mania en 2021, Sort of n’avait pas eu beaucoup de mal à attendrir le cœur des festivaliers, au point de trouver dans la foulée un diffuseur en France. Trois ans après ses débuts sur Téva, la « dramédie » queer cocréée par Fab Filippo et Bilal Baig, qui en interprète le rôle principal, semble toucher à sa fin. C’est en tout cas ce que laissent penser les huit courts épisodes qui en composent cette troisième saison en forme de conclusion, même si, avec les séries, on n’est jamais sûr de rien.
Après une première saison très réussie, tout en délicatesse et en autodérision, la deuxième avait choisi un autre chemin, plus introspectif, moins choral et moins comique, pour narrer le chemin de Sabi, nounou transgenre de confession musulmane et d’origine pakistanaise, vers l’acceptation de soi.
La démarche, intéressante d’un point de vue politique (dans ses meilleurs moments, Sort of se rapproche de Ramy), avait, en revanche, siphonné l’intérêt dramaturgique de la série, reléguant tout un tas de personnages attachants et d’intrigues pourtant bien ficelées en arrière-plan.
Une forme d’indolence
Après l’accident de Bessie, la mère de famille qui emploie Sabi, en saison 1, puis la mort de son père en saison 2, la troisième saison a pour centre névralgique la grossesse d’Aqsa, sa sœur, ainsi que la décision de Sabi d’entamer un traitement hormonal. Ça fait beaucoup pour leur mère, surtout qu’Aqsa et Izzy, son amoureux, ne sont pas mariés. De son côté, Sabi ressent le besoin de s’éloigner et de renouer avec son projet de partir vivre à Berlin, qui avait été interrompu par le coma de Bessie. Mais Bessie est remise et les enfants ont de toute façon grandi. Alors puisque plus personne n’a besoin de Sabi, pourquoi rester ?
L’intérêt de Sort of a toujours été d’avoir un personnage principal qui, malgré les challenges et les difficultés inhérentes au fait d’être transgenre, ne va pas si mal que ça, et exprime la meilleure part de lui-même en se montrant présent pour les autres. En se recentrant sur les besoins de Sabi et sa voix intérieure, la série perd forcément en légèreté, mais aussi, et c’est plus embêtant, en originalité. Assignée à une place de spectateur, Sabi se fige dans une forme d’indolence.
Et comme la saison est assez pauvre en péripéties, la plupart des personnages secondaires donnent l’impression de faire de la figuration. A l’exception peut-être de 7ven, la désopilante meilleure amie de Sabi interprétée par Amanda Cordner qui est, aux côtés de Bilal Baig, l’autre révélation de la série.
Il vous reste 7.32% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.