« Vous ne trouverez jamais, jamais non pas un euro, mais pas un centime libyen, dans ma campagne », a affirmé jeudi 9 janvier Nicolas Sarkozy à la barre du tribunal de Paris, pour sa première prise de parole à son procès. L’ex-chef de l’Etat est jugé depuis lundi, comme onze autres personnes, pour des soupçons de financement de sa campagne 2007 par la Libye de Mouammar Kadhafi.
« Je répondrai à toutes les questions comme je l’ai toujours fait, j’ai toujours assumé mes responsabilités et je compte bien le faire pendant ces quatre mois » d’audience, a ajouté M. Sarkozy.
Premier à prendre la parole pour ce propos liminaire, il a commencé par évoquer, « dix années de calomnie, 48 heures de garde à vue, 60 heures d’interrogatoire, dix ans d’enquête ».
« On a trouvé quoi ? », s’est-il insurgé plusieurs fois. « Rien, me concernant. » « Y a de quoi avoir la colère », a-t-il ajouté. « L’argent de la corruption est le grand absent de ce procès et pour une raison simple : il n’y a pas d’argent de la corruption car il n’y a pas eu de corruption du candidat », a asséné l’ancien président.
Jugé jusqu’au 10 avril pour corruption, recel de détournement de fonds publics, financement illégal de campagne et association de malfaiteurs, Nicolas Sarkozy encourt dix ans de prison et 375 000 euros d’amende, ainsi qu’une privation des droits civiques (donc une inéligibilité) allant jusqu’à cinq ans.
« Je n’ai aucun compte à régler et certainement pas avec l’institution dont je sais pourtant qu’une partie m’a violemment combattu lorsque j’étais président. Naïf ou enthousiaste, je fais confiance », a aussi dit celui qui a régulièrement nommément mis en cause des magistrats dans les multiples procédures judiciaires le visant.