- Deux Françaises sont actuellement incarcérées en Turquie, accusées de trafic de drogue.
- Dans un communiqué, l’avocat de l’une d’elles affirme qu’elles ont été manipulées par un narcotrafiquant depuis la maison d’arrêt d’Amiens.
- Elle estime que cette situation ne se serait pas produite si « l’administration pénitentiaire avait fait son travail correctement ».
Elles risquent plusieurs années de prison. Deux Françaises sont actuellement incarcérées en Turquie pour des soupçons de trafic de drogue, et demeurent dans l’attente de leur jugement, prévu le 11 septembre prochain au tribunal d’Istanbul. Dans un communiqué publié fin juillet, Me Montenot, l’avocate d’Ibtissem, l’une des deux jeunes femmes, accuse l’administration pénitentiaire française de ne pas avoir correctement réalisé son travail.
En cause ? L’origine de leur arrestation. Selon l’avocate, les deux Françaises ont été contactées par une connaissance d’Ibtissem, 21 ans, qui « leur a proposé de leur payer des billets d’avion pour la Thaïlande »
en leur promettant « de les rejoindre ultérieurement »
. Or, cette connaissance n’était autre… qu’un narcotrafiquant incarcéré au sein de la maison d’arrêt d’Amiens (Somme). Ce qu’elles ignoraient.
« L’État français a failli à sa mission »
Les deux femmes se sont donc rendues en Thaïlande, avant que le narcotrafiquant « leur impose de rapporter des valises, leur indiquant qu’elles contenaient des contrefaçons »
. Sur le chemin du retour, elles font escale à l’aéroport d’Istanbul et se font arrêter : de la drogue est découverte dans les bagages. Placées en garde à vue puis incarcérées, elles risquent désormais jusqu’à 17 ans de prison.
Pour Me Montenot, la « gestion carcérale désastreuse »
de la France est en cause dans cette affaire. « En laissant un trafiquant poursuivre ses activités depuis sa cellule, l’État français a failli à sa mission et a permis à un détenu d’abuser de la vulnérabilité d’Ibtissem et de son amie »
, déplore-t-elle. « Des investigations doivent être réalisées en urgence afin de permettre à la juridiction stambouliote d’avoir une vision complète de la situation, et permettre la libération d’Ibtissem et son retour en France. »
« La famille d’Ibtissem considère qu’elle ne se serait jamais retrouvée incarcérée en Turquie si l’administration pénitentiaire avait fait son travail correctement »
, écrit encore son avocat. Ses proches ont réalisé un signalement au procureur d’Amiens.