L’AVIS DU « MONDE » – À VOIR
On n’avait jamais vu un acteur (Herbert Nordrum) aussi bien aboyer, ni une actrice (Asta Kamma August) mimer avec autant d’aisance la présence d’un chiot dans ses bras. Bref, on aime la folie nerveuse de ce premier long-métrage, Sous hypnose, du Suédois Ernst De Geer, né en 1989, s’attachant à dévier de la route qu’il s’était tracée, emmenant un jeune couple d’entrepreneurs au bord du gouffre, tout en manipulant les fils invisibles de l’amour et du business.
Dans Sous hypnose, Vera et André, trentenaires propres sur eux, travaillent leur pitch pour un projet d’appli sur la santé des femmes dans les pays pauvres. Ils s’apprêtent à participer à une session décisive, en vue d’obtenir des financements.
Le film s’ouvre sur une scène au cordeau, sur fond rouge et rose, où Vera répète le storytelling qu’elle va livrer devant les décideurs. André n’est pas tout à fait convaincu par sa prestation, mais la coach du couple la trouve plutôt réussie et la valide. Première fausse note au sein du tandem, où l’on sent Vera mal épaulée.
La veille du pitch, la jeune femme s’offre une séance d’hypnose, officiellement pour arrêter de fumer. Mais peut-être aussi pour chasser de vieux démons. Une courte scène avec sa mère, femme d’affaires accomplie, permet de mesurer la froideur de son regard. Le rendez-vous avec la thérapeute va produire des effets inattendus. Au moment où démarre le fameux atelier, en présence d’autres créateurs de start-up, on sent Vera désinhibée, prête à tout.
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