Mis en cause pour sa gestion de la principale fédération du sport scolaire, l’ex-handballeur Olivier Girault a été mis à pied de l’Union nationale du sport scolaire (UNSS), lundi 10 février, par la ministre de l’éducation nationale, Elisabeth Borne. A la suite d’une enquête lancée en octobre, la ministre « a décidé, en sa qualité de présidente de l’UNSS, de l’ouverture d’une procédure disciplinaire à l’encontre d’Olivier Girault et de sa mise à pied à titre conservatoire », selon un communiqué du ministère.
Depuis des mois, l’UNSS, la fédération du sport scolaire dans le secondaire, est minée par une crise de confiance entre une partie du monde enseignant et son directeur, attaqué sur son management et sa gestion financière, qu’il défend à l’inverse avec ardeur. Cela à la suite de révélations du quotidien L’Equipe à l’automne dernier, faisant état de « dépenses luxueuses » et de « conflits d’intérêts » au sein de la direction de l’instance.
Le journal avait notamment fait état d’un versement par Bahreïn de 5 millions d’euros à la Fédération internationale du sport scolaire (ISF) pour l’organisation d’un événement sportif mondial d’ampleur rassemblant des ados pratiquant le sport scolaire, la « Gymnasiade », qui s’est tenue fin octobre.
« Mise en péril » de la fédération
A la suite de ces révélations, le ministère de l’éducation nationale avait annoncé avoir lancé une enquête administrative sur le directeur national de l’UNSS. Les administrateurs exigeaient que soient prises « les décisions qui s’imposent, en remplaçant très rapidement l’équipe de direction (…) qui met[ait] en péril » leur fédération, dans une lettre ouverte adressée au gouvernement Barnier, réclamant également « une enquête approfondie sur la politique et le mode de management ».
Le 17 janvier, le syndicat de professeurs d’éducation physique Snep-FSU avait ensuite dénoncé dans un communiqué « l’immobilisme et l’irresponsabilité des ministres » successifs et annoncé « quitter le conseil d’administration de l’UNSS ». Le syndicat avait également dit avoir saisi le juge des référés pour obtenir « que les deux derniers rapports de l’Inspection générale sur le fonctionnement de l’UNSS lui soient communiqués ».
L’ex-champion olympique a été nommé directeur national de l’UNSS en décembre 2021 par Jean-Michel Blanquer, alors ministre de l’éducation nationale. Placé en dernière position après l’oral des cinq candidats, mais finalement nommé, Olivier Girault était devenu le premier ex-sportif de haut niveau et non issu du monde enseignant à occuper le poste.
Depuis son arrivée à la tête de l’UNSS, il assure avoir réorganisé une maison « d’une complexité hors du commun », avec plus de 700 comptes bancaires rattachés, suivi les recommandations de la Cour des comptes, remis sur pied une direction déficiente, mal organisée. Une remise à plat « nécessaire », qui explique selon lui le coût de ses trois ans de mandat.
Le Monde
Offre spéciale étudiants et enseignants
Accédez à tous nos contenus en illimité à partir de 6,99 €/mois au lieu de 12,99€.
S’abonner
Placée sous la tutelle du ministre de l’éducation nationale, l’UNSS est la principale fédération du sport scolaire, qui œuvre dans le second degré (collèges et lycées). Elle fédère les plus de 9 000 associations sportives créées dans chaque établissement du second degré, animées par les professeurs d’éducation physique et sportive. Quelque 1,2 million d’élèves y sont licenciés.