Cela fait seize ans qu’ils l’attendaient. Le 7 octobre 2008, Daniel Ek et Martin Lorentzon lancent le service de musique en ligne Spotify à Stockholm. Mardi 4 février, la firme a enfin annoncé son premier bénéfice annuel. Une très longue attente, mais le jeu en valait la chandelle. Spotify est le plus grand succès européen grand public de la tech.
La seule entreprise du Vieux Continent à être leader mondial d’un secteur numérique dominé de la tête et des épaules par les Gafam, les géants américains Google, Apple, Facebook (Meta), Amazon et Microsoft. Et sans contestation possible. Avec 675 millions d’abonnés dans le monde, la firme fait mieux que la somme de ses concurrents YouTube Music, Apple Music et Amazon Music. Une leçon, à l’heure où l’Europe se lamente de ne pas avoir de champion du numérique à opposer aux Américains et aux Chinois.
Bien sûr, les résultats restent modestes. Très loin des dizaines de milliards de dollars de profits des Californiens. Sur l’exercice 2024, le suédois a enregistré un bénéfice net de 1,14 milliard d’euros pour un chiffre d’affaires de 15,7 milliards. Mais il continue à gagner des abonnés, et surtout des payants, dont le nombre s’est établi à 263 millions, en progression de 11 % malgré deux augmentations de tarifs dans la même année.
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