Elle a conduit avec son équipe, auprès d’un groupe d’élèves de l’internat de Sourdun (Seine-et-Marne), la première expérimentation française visant à évaluer l’impact d’un décalage de l’heure de début des cours sur le sommeil et la santé mentale des collégiens. Stéphanie Mazza, professeure de neuropsychologie à l’université Lyon-I, revient sur les résultats de cette étude menée avec le soutien du Conseil scientifique de l’éducation nationale et du programme Innovations, données et expérimentations en éducation. Un travail qui intervient alors que les questions autour du rythme scolaire des enfants – un sujet clivant depuis longtemps – refont surface après l’annonce par Emmanuel Macron, le 2 mai, d’une convention citoyenne sur « les temps de l’enfant », qui pourrait démarrer début juin et s’étaler jusqu’à l’automne.
C’est la première expérimentation réalisée avec un groupe témoin sur le sujet. Comment l’avez-vous menée ?
L’expérimentation s’est déployée en deux phases. Quand les élèves du collège de Sourdun ont commencé l’année scolaire 2024-2025, ils avaient un emploi du temps standard, avec un début des cours à 8 heures le matin. Eve Reynaud, postdoctorante dans notre équipe, a réalisé des premières mesures en septembre et en octobre [2024] sur quatre classes, soit auprès d’environ 80 collégiens. Leur sommeil, leurs performances cognitives, leur somnolence et leur niveau d’anxiété et de dépression ont été étudiés à l’aide d’un actimètre, un dispositif médical sous forme de bracelet qui renseigne les phases d’activité et de repos du porteur. C’était notre premier temps d’évaluation.
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