Il ne parle pas, il crie. Ainsi s’exprime Stephen Miller, dont la brutalité fait la réputation. Le conseiller le plus influent de Donald Trump, chef adjoint de l’administration, ne peut s’en empêcher. « Un haineux de classe mondiale », a lâché à son sujet, sur X, un journaliste de la chaîne ABC, Terry Moran, immédiatement suspendu par sa direction, dimanche 8 juin. Le vice-président, J. D. Vance, a accouru au secours du conseiller, en assurant sur le même réseau qu’il était « motivé par l’amour du pays ».
Drôle d’amour, et drôle de pays, vu comme un champ de bataille. « Nous reprendrons l’Amérique », jurait Stephen Miller ce week-end, en réponse aux images éparses d’émeutiers à Los Angeles. Un détail semblait l’obséder : la présence d’un drapeau mexicain, tenu par un homme à moto. « Regardez tous ces drapeaux étrangers. Los Angeles est un territoire occupé », écrivait-il, dimanche soir.
Le 1er mai, lors de l’un de ses rares passages en salle de presse à la Maison Blanche, Stephen Miller, le regard noir, ne tenait pas en place. Il s’apprêtait à saturer les journalistes de ses formules définitives. L’idéologue en chef, venu des franges xénophobes de la droite nationaliste, s’exprime toujours sans notes. Agé de 39 ans, il célébrait ce jour-là les initiatives de Donald Trump pour combattre « la culture communiste “woke” cancérigène qui détruisait notre pays, nous conduisant à croire que les hommes sont des femmes, que les femmes sont des hommes, que la discrimination raciale [contre les blancs] est bonne, que le mérite est mauvais, et que la sûreté et la sécurité physique importent moins que les sentiments des idéologues libéraux ».
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