L’AVIS DU « MONDE » – À NE PAS MANQUER
Il faut l’avouer avec l’humilité nécessaire, on ne sait que trop peu de choses du cinéma de Singapour, régime autoritaire et cité-Etat parmi les plus prospères au monde. Son représentant le plus connu dans le monde est Eric Khoo, qui signa quelques films envoûtants dans les années 2000 (Be with Me, My Magic) avant de réapparaître inopinément en compagnie de Catherine Deneuve avec Yokai, le monde des esprits (2025).
Son jeune compatriote Anthony Chen, pourtant installé à Londres, y signa également un beau mélo en forme d’adieu au pays, Ilo Ilo, à l’occasion de la sortie duquel il confia au Monde : « C’est un territoire qui limite votre ambition. Singapour, c’est un hôtel cinq étoiles où vous pouvez tout obtenir, mais ça reste un hôtel. Ce n’est pas facile d’y travailler et de s’y investir émotionnellement, et le marché est de toute façon minuscule. »
Trouble sensoriel
A compter de ce mercredi 25 juin, il sera pourtant loisible aux spectateurs français les plus avertis d’ajouter le nom de Yeo Siew Hua sur leurs tablettes, s’ils en disposent. S’ils ne l’avaient déjà fait en 2019, à l’occasion de la sortie en France de son premier long-métrage, Les Etendues imaginaires, en lequel se trouvait déjà le goût prononcé pour l’expérience narrative et le trouble sensoriel. En tout état de cause, ce réalisateur de 40 ans formé à la philosophie livre aujourd’hui, avec Strangers Eyes, une construction vertigineuse qui ne saura manquer de séduire les amateurs de sophistication.
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