Avant de faire des étincelles derrière les fourneaux et en tant que designer culinaire, Alix Lacloche voulait devenir décoratrice scénographe pour le cinéma. Cuisine and cinema, le compte Instagram qu’elle a créé en novembre – inauguré par un triptyque d’images de Michelle Pfeiffer portant un service à café dans Batman Returns (1992), de Tim Burton – réunit ses deux passions.
Elle y compile des photos et extraits sobrement légendés, avec une prédilection pour les films anglo-saxons sortis il y a plus de vingt ans. « Le cinéma d’aujourd’hui m’inspire moins, il est plus aseptisé », précise la cuisinière franco-américaine, qui voit la nourriture comme un vaste terrain de jeu.
Loin des plateformes numériques truffées de recettes et de plats destinés à faire saliver, le feed qu’Alix Lacloche enrichit presque quotidiennement célèbre un rapport ludique, plus graphique que gourmand, aux plaisirs de la table. « Il faut que ce soit goulu ou que les accessoires aient un design particulier », résume-t-elle. On y voit ainsi Robert De Niro, sinistre, écalant un œuf de ses doigts aux ongles longs et acérés dans Angel Heart (1987), d’Alan Parker, l’étrange dîner dansant autour de cocktails de crevettes géantes de Beetlejuice (1988), de Tim Burton, le plateau-repas rétrofuturiste de 2001, L’Odyssée de l’espace (1968), de Stanley Kubrick.
Quasiment incollable sur les longs-métrages qui misent sur le potentiel visuel des denrées alimentaires, Alix Lacloche concède un penchant pour l’œuvre du cinéaste Barry Levinson : « Surtout Toys, pour la créativité insensée de son set design. » Et précise, amusée, que ses recherches l’ont amenée à découvrir que « Brad Pitt mange dans tous ses films ».
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