« Garder le contrôle », « confidentialité intégrée », « protéger vos données »… Depuis plusieurs années, Google et Apple ont érigé le respect de la vie privée et des données personnelles en argument marketing central. Ce sont pourtant bien les applications téléchargées directement depuis le Google Play Store et l’App Store, les magasins d’applications de ces deux multinationales, qui nourrissent les dérives du marché tentaculaire de la donnée publicitaire mobile, sur lequel ont enquêté pendant plusieurs mois Le Monde et huit médias partenaires.
![Dans leur communication auprès de leurs utilisateurs, Apple comme Google mettent en avant la protection des données personnelles.](https://img.lemde.fr/2025/02/11/0/0/1920/1280/664/0/75/0/d1f793c_sirius-fs-upload-1-cg3g7lx55bnn-1739276552408-cac0a73-sirius-fs-upload-1-mi2s0nlxjr6g-1738923238203-apple-google-image-d-appel.jpg)
Nos recherches se sont focalisées sur un vaste fichier, obtenu par nos partenaires de netzpolitik.org, qui agglomère des informations (notamment des coordonnées géolocalisées) sur plus de 47 millions d’utilisateurs de téléphones mobiles. Ces éléments, commercialisés par le courtier en données américain Datastream Group, ont été récoltés par l’entremise d’une myriade d’applications mobiles : Le Bon Coin, Candy Crush, Vinted, Grindr… Les différentes personnes que Le Monde et ses partenaires ont pu identifier dans ce fichier ont, d’une même voix, exprimé leur surprise lorsque nous les avons contactées. Aucune d’entre elles ne soupçonnait que leurs applications préférées pouvaient se transformer en mouchard.
Il vous reste 74.29% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.