Les deux films de fiction qui ont Bob Dylan pour héros s’appellent respectivement I’m Not There (de Todd Haynes, sorti en 2007) et Un parfait inconnu (de James Mangold, sorti le 29 janvier). On ajoutera que, les rares fois où Dylan a fait l’acteur, ses personnages s’appelaient Alias, dans Pat Garrett et Billy le Kid (de Sam Peckinpah, 1973) ou Jack Fate (« Jack Destinée »), dans un film au titre en forme de programme, Masked and Anonymous (de Larry Charles, 2003). En même temps que ses professions de poète, compositeur, guitariste, Bob Dylan a toujours exercé le métier de roi de l’évasion, se soustrayant aux attentes, ne laissant sur les écrans que des visions fugaces, alors qu’il a entrepris depuis des décennies de rendre publique l’intégralité de sa production sonore.
C’est l’un des mérites d’Un parfait inconnu que de se rendre à l’impossibilité de former une image cohérente de Bob Dylan, alors même que la période qui est chroniquée dans le film de James Mangold est la plus connue, la mieux documentée de cette tournée sans fin qu’est l’existence du vagabond Prix Nobel. Le film vient ainsi prendre sa place dans une infinité de représentations, quelques-unes concédées de mauvais gré par le modèle, la plupart soigneusement travaillées par Dylan lui-même.
Il vous reste 80.56% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.