LETTRE DE BANGKOK
C’est l’effet The White Lotus : après Hawaï et la Sicile, la série américaine diffusée sur HBO a pour décor, dans sa troisième saison, un resort de grand luxe, baptisé The White Lotus par les scénaristes et sis dans l’île de Samui, en Thaïlande.
Des ultrariches y étalent leur vacuité, leurs psychoses et leurs fantasmes dans un cocktail grinçant d’humour et de noirceur : le suspense consiste à découvrir au fil des épisodes lesquels d’entre eux rentreront en body bags (« sacs mortuaires »). Pour l’île, quantitativement, la formule est gagnante : le nombre de visiteurs explose, les prix aussi. Qualitativement, le surtourisme guette.
Le Koh Samui (koh signifie « île ») de White Lotus convoque tous les clichés de la Thaïlande (industrie du bien-être, temples bouddhistes, nature luxuriante et paradisiaque, gastronomie unique), mais aussi ses côtés délurés (cannabis en vente libre, Full Moon Party sur l’île voisine de Koh Phangan, gangsters russes et forte concentration d’« hommes blancs chauves et retraités » – selon les mots de l’une des personnages – escortés de compagnes nettement plus jeunes…).
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