Octobre 2024. Lily Phillips, travailleuse du sexe de 23 ans, lance un appel sur X : « Si vous avez plus de 18 ans, que vous êtes un abonné actif, disponible le 19 octobre à Londres et d’accord pour être filmé (le visage peut être dissimulé), envoyez une photo de vous tenant votre carte d’identité. » Elle va coucher avec 100 hommes en vingt-quatre heures et poster le tout sur la plateforme OnlyFans. En quelques jours, son nom commence à circuler sur les réseaux sociaux.
Le défi est documenté par Joshua Pieters, un youtubeur comptant un million et demi d’abonnés, connu pour ses caméras cachées. La vidéo, qui cumule 10 millions de vues depuis sa publication, le 7 décembre, dévoile une organisation chaotique. Si les participants doivent fournir un test VIH (virus de l’immunodéficience humaine), Lily Phillips admet face à la caméra que la vérification est difficile et qu’elle ignorait que certaines infections peuvent se transmettre par voie orale. Le jour J, devant le Airbnb londonien, des dizaines d’hommes patientent et l’équipe de Lily Phillips, qui compte neuf salariés, est rapidement dépassée : elle n’a même pas le temps de déjeuner. La star d’OnlyFans finit par s’effondrer en larmes.
Les commentaires se multiplient dans la presse britannique, les quotidiens The Times et The Standard comparant les hommes qui ont participé au « challenge » aux violeurs de Gisèle Pelicot. « C’est assez ironique que des féministes critiquent la performance d’une femme qui est libre avec son corps et qui aime avoir des relations sexuelles », répond Lily Philipps, jointe par Le Monde. Et les larmes à la fin du documentaire ? « Une réponse à la pression, j’ai eu une dure journée de travail », balaie celle qui préfère se concentrer sur le fait que son nombre d’abonnés sur OnlyFans aurait « augmenté de 80 % ».
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