La sociologue Anne Vourc’h, qui a dirigé le Réseau des Grands sites de France, détaille les enjeux de la saturation automobile sur les sites paysagers.
Partout, la première mesure de préservation d’un site naturel est un déplacement du parking. Le tout-voiture produit-il les mêmes effets sur les sites naturels qu’en ville ?
Oui, et les réactions de certains élus locaux, inquiètes ou hostiles, sont comparables à ce que l’on entend parfois en ville. Dans les années 1990, à la pointe du Raz (Finistère), alors que l’on envisageait de reculer le parking de 800 mètres, les élus disaient « vous voulez notre mort ». Il a été possible de proposer des navettes, et cela a calmé les esprits. Toutefois, ce service est rapidement devenu inutile, car, sur un sentier qui ménage des points de vue, parcourir 800 mètres à pied, ce n’est pas une punition, mais un plaisir. Le réaménagement, médiatisé, a inspiré les gestionnaires des Grands Sites, qui ont désormais trente ans d’avance sur d’autres destinations. Le « slow tourisme », ils le pratiquent déjà.
Vous comprenez tout de même que ces politiques ne sont pas toujours bien perçues localement ?
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