![](https://i0.wp.com/img.lemde.fr/2024/06/05/0/150/2406/1604/1440/960/60/0/b37a02f_1717579114759-surf2clefeusacre.jpg?w=1200&resize=1200,0&ssl=1)
FRANCE.TV – À LA DEMANDE – DOCUMENTAIRE
Le surf n’est pas uniquement un sport cool, pratiqué par des corps sculpturaux sur des plages paradisiaques. Il est aussi une tradition polynésienne deux fois millénaire. Les réalisateurs Benjamin Morel et Christophe Bouquet (également au commentaire) s’appuient sur cette dualité pour raconter, de façon inédite, l’histoire de ce sport différent.
Alors que la Polynésie française accueille, du samedi 27 juillet au mardi 30 juillet, les premières épreuves de surf olympique sur la vague de Teahupoo, leur documentaire est diffusé dans le cadre d’une programmation spéciale surf à J – 50 des Jeux olympiques 2024.
Et, très vite, on apprécie la différence de ton. Ainsi, devant la caméra, Vahine Fierro et Kauli Vaast, deux surfeurs professionnels sélectionnés aux JO, ne parlent pas de performance mais de respect, de spiritualité et du « mana », le feu sacré issu de l’union des contraires.
Intercalant les images spectaculaires avec des archives anciennes rares, le film remonte à l’origine migratoire du peuple polynésien, en Asie du Sud-Est, qu’il a quittée il y a six mille ans, pour accoster à Tahiti « à la chute de l’Empire romain ».
« Le surf prolonge cette migration », estime Tom Pohaku Stone, gardien du « surf traditionnel », qui a failli disparaître à la fin du XIXe siècle. La cause surprend : les évangéliques estimaient que les Polynésiens devaient arrêter de jouer – au surf – pour travailler. Dès lors, la reconquête de ce sport de glisse va s’appuyer sur quelques marginaux, devenus des icônes, en commençant par Duke Kahanamoku (1890-1968).
Vagues magnifiquement filmées
Le scénario marque les décennies importantes : fin des années 1920, la crise et l’arrivée à Waikiki (à Hawaï) de l’Américain Tom Blake (1902-1994), qui deviendra une légende de ce sport ; années 1950, le surf débarque en France : « Non, ce n’est pas une planche à repasser », commente un journaliste ; années 1960, des millions de surfeurs se retrouvent en Californie. C’en est trop. Le « mana » laisse place au bikini ; les rebelles fuient, essaiment à Dakar, en Australie et à Tahiti… « On prenait du LSD. C’était le bon temps. On a créé un mode de vie sans travail », se souvient Mike Hynson, autre légende.
« Quitte à flirter avec la mort, autant que ce soit fun », lance la voix off, ouvrant la voie au surf de vagues gigantesques, magnifiquement filmées. Avec notamment la Française Justine Dupont, professionnelle, et Laird Hamilton, premier humain à surfer le tube de Teahupoo.
Les années 1980 sont marquées par la participation des femmes et le succès planétaire de la série Alerte à Malibu, dans laquelle Kelly Slater, cinq fois champion du monde, incarne l’un des héros. Les années 2020 resteront, elles, celles des premiers Jeux olympiques. Sans s’en réjouir outre mesure, le commentaire souligne : « Le Comité olympique rend au peuple de Teahupoo ce qui lui revient. »
Surf, le feu sacré, documentaire de Benjamin Morel et Christophe Bouquet (Fr., 2024, 90 min). Disponible à la demande sur France.tv.