Pour décarboner le chauffage, le chemin est tracé. Tel que présenté en novembre 2024, du temps de l’éphémère gouvernement de Michel Barnier, le projet de troisième programmation pluriannuelle de l’énergie prévoit que 300 000 foyers français délaissent les chaudières au fioul chaque année d’ici à 2030. Idem pour 350 000 foyers avec celles à gaz, qui sont encore plus nombreuses.
Une voie tracée, mais déjà semée d’embûches : les ventes de ces appareils alimentés par les énergies fossiles ont augmenté de 14 % en 2024 (445 000 unités au total), par rapport à l’année précédente, selon les données publiées jeudi 6 février par Uniclima, l’organisation des industries thermiques, aérauliques et frigorifiques. Même si la répartition n’est pas précisée, les données concernent très majoritairement les modèles gaziers, puisqu’une réglementation environnementale autorise encore leur installation – hormis, depuis 2022, dans les logements individuels neufs. A l’inverse, l’interdiction d’installer un chauffage fonctionnant exclusivement au fioul concerne déjà toutes les habitations – sauf en cas d’impossibilité technique à trouver une autre solution.
D’après Uniclima, ce rebond des ventes n’est que provisoire, d’ordre « conjoncturel ». Il s’explique notamment par le repli des cours du gaz. Sachant que les chaudières dites à très haute performance énergétique, minoritaires sur le marché, permettent de réaliser « jusqu’à 30 % » d’économies en plus sur les consommations mensuelles par rapport à une chaudière classique, selon Mathieu Dietrich, responsable marketing pour le fabricant De Dietrich.
« Manque de stabilité des mécanismes d’aides »
Ces derniers temps, tandis que ces modèles repartaient à la hausse, les pompes à chaleur ont pris le sens inverse. Moins 40 % pour les modèles air-eau en 2024 (quelque 182 000 ventes sur l’ensemble de l’année), mais aussi moins 12 % pour les modèles air-air (environ 800 000) qui permettent aux particuliers de les utiliser comme moyen de climatisation ou de chauffage. Les pompes sont pourtant présentées comme l’une des principales solutions de chauffage bas carbone, car tournant à l’électricité.
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