La ministre de l’éducation nationale, Elisabeth Borne, a annoncé, mercredi 11 juin, avoir demandé une minute de silence dans tous les établissements scolaires, jeudi midi, en hommage à la surveillante tuée par un collégien mardi à Nogent (Haute-Marne).
« C’est vraiment toute la communauté éducative qui est sous le choc et la nation tout entière. C’est pour ça que j’ai demandé qu’une minute de silence soit observée, demain à 12 heures, dans tous les établissements », a déclaré la ministre sur France Inter.
La mort d’une surveillante, poignardée mardi par un élève de 14 ans lors d’un contrôle des sacs aux abords du collège Françoise-Dolto, a suscité une émotion immense dans les sphères éducatives et politiques.
Le chef de l’Etat, Emmanuel Macron a évoqué « un déferlement de violence insensé » et le premier ministre François Bayrou a souhaité que le gouvernement travaille à « l’expérimentation » de portiques de sécurité à l’entrée des établissements scolaires. Il a également assuré que le gouvernement allait interdire la vente aux mineurs de « tout couteau qui peut constituer une arme ».
Sur TF1, mardi soir, M. Bayrou avait affirmé que cette mesure rentrerait en vigueur « tout de suite ». A l’heure actuelle la liste des couteaux interdite à la vente ne comprend actuellement que les poignards et les couteaux-poignards, selon l’article R311-2 du code la sécurité intérieure. Matignon a précisé mercredi, dans la matinée à l’Agence France-Presse, que l’interdiction de la vente de couteaux aux mineurs sera mise en œuvre par un arrêté « pris dans les quinze jours ».
« Sanctuaires »
« Évidemment, on doit protéger l’école et protéger celles et ceux qui la font vivre (…) C’est une priorité absolue », a déclaré Elisabeth Borne. « Malheureusement, on ne peut pas organiser des fouilles tous les jours devant tous les établissements. »
Interrogée sur les portiques, elle s’est dite « ouverte à tout ce qui peut permettre d’éviter l’introduction d’armes dans les établissements », mais « chacun sait que les portiques, ce n’est pas la réponse absolue, parce qu’on a aussi des couteaux en céramique qui ne seront pas détectés » par ces dispositifs.
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Il faut « qu’on agisse ensemble avec les collectivités pour assurer au maximum la sécurité dans les enceintes scolaires, que ça reste des sanctuaires » sans en « faire des bunkers », a ajouté la ministre de l’éducation nationale.
Au-delà de la sécurité, « le fait que ce jeune de 14 ans tue de sang-froid cette jeune femme devant les gendarmes, c’est effrayant et (…) ça renvoie à d’autres sujets de santé mentale », a insisté la ministre, assurant que le gouvernement était « mobilisé pour détecter les signes de détresse psychologique ou de fragilité psychologique chez les jeunes ». Il s’agit par ailleurs de « protéger nos jeunes de la surexposition aux écrans, de la banalisation de la violence », a-t-elle encore estimé.