Des frappes israéliennes en Syrie ont provoqué, vendredi 29 mars à l’aube, le bilan le plus lourd pour l’armée syrienne depuis le début de la guerre à Gaza entre Israël et le Hamas, il y a près de six mois, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
« Au moins 36 militaires ont été tués et des dizaines de blessés dans les raids israéliens » qui ont visé une zone proche de l’aéroport d’Alep, a précisé cette ONG basée au Royaume-Uni, qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie. La frappe a notamment visé « des dépôts de missiles relevant du Hezbollah libanais », qui combat aux côtés du régime syrien, précise l’OSDH.
De son côté, une source militaire citée par l’agence officielle syrienne SANA a fait état de « plusieurs tués et blessés parmi des civils et des soldats » dans les frappes. « L’ennemi israélien a lancé une attaque aérienne contre différents sites à Athriya, au sud-est d’Alep », a affirmé cette source.
Les frappes ont également visé des usines qui relèvent du ministère de la défense syrien à Safira près d’Alep mais sont actuellement sous le contrôle de groupes pro-iraniens, selon l’OSDH.
L’armée israélienne a mené des centaines de frappes aériennes en Syrie depuis le début de la guerre dans ce pays voisin, ciblant en particulier les groupes pro-iraniens. Elle a intensifié ses frappes depuis le début de la guerre à Gaza en octobre 2023. Parallèlement, Israël et le Hezbollah se livrent à des échanges de tirs quotidiens le long de la frontière israélo-libanaise depuis le début de la guerre à Gaza.
Deux civils tués jeudi dans une frappe sur un immeuble près de Damas
La guerre en Syrie a fait plus d’un demi-million de morts, déplacé des millions de personnes et morcelé le pays. Le conflit a débuté en 2011 par un soulèvement contre le président Bachar Al-Assad. Il s’est rapidement transformé en guerre civile après que le régime, soutenu par l’Iran, a lancé une répression féroce contre les dissidents.
Le Hezbollah libanais a envoyé des combattants en Syrie pour soutenir son allié et protéger ses lignes d’approvisionnement avec l’Iran, et a continué à opérer dans le pays depuis lors. L’Iran nie avoir envoyé des troupes combattre aux côtés du régime de Bachar Al-Assad, affirmant que sa présence s’y limite à celle de conseillers militaires.
Une frappe aérienne avait déjà visé jeudi un immeuble résidentiel dans la banlieue de Damas, faisant deux tués civils, selon l’agence SANA, qui a imputé l’attaque à Israël. La zone ciblée, Sayyida Zeinab, est considérée comme un bastion des groupes pro-iraniens en Syrie. Le 19 mars, des raids israéliens avaient déjà visé des dépôts d’armes du Hezbollah dans les environs de Damas.
L’armée israélienne avait annoncé en mars avoir atteint « environ 4 500 cibles du Hezbollah » au Liban et en Syrie, dont « plus de 1 200 » par des frappes aériennes, depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza.