Les enquêteurs de l’Organisation des Nations unies enquêtent en Syrie à la recherche d’indices sur les crimes commis sous le régime de Bachar al-Assad.
Ils affirment ce vendredi avoir trouvé « beaucoup de preuves », même si de nombreuses « ont été détruites ».
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Syrie : l’après Bachar al-Assad
Des preuves de crimes, voilà ce que l’Organisation des Nations unies (ONU) affirme avoir trouvé en Syrie. En dépit de la destruction de documents et d’autres indices sur les crimes commis en Syrie sous le régime de Bachar al-Assad, les enquêteurs de l’ONU ont souligné, ce vendredi 31 janvier, que « beaucoup de preuves » restaient intactes. « Nous avons trouvé dans le pays beaucoup de preuves, et nous n’éprouverons pas de très grande difficulté à obtenir que soit rendue justice », a déclaré Hanny Megally, membre de la commission d’enquête de l’ONU sur la Syrie.
La prison de Sednaya « vidée de tous documents »
La chute soudaine du président Bachar al-Assad le mois dernier après des décennies de dictature a permis à la commission d’obtenir un accès au pays, alors qu’elle s’efforçait depuis le début de la guerre civile en 2011 d’enquêter à distance sur ces crimes. « Cela a été fascinant d’être à Damas. La commission était restée privée d’accès au pays depuis le début », a-t-il ajouté. Décrivant ses visites de prisons à Damas, il a reconnu que « beaucoup de preuves » ont été « abîmées ou détruites » depuis que la population s’est ruée vers les prisons et centres de détention après la chute de Bachar al-Assad.
La célèbre prison de Sednaya, lieu d’exécutions extrajudiciaires et de tortures qui symbolise les atrocités commises contre les opposants au régime, « est pratiquement vidée de tous documents », a encore déclaré le membre de la commission d’enquête. Hanny Megally a souligné qu’il y avait des signes évidents de « destruction délibérée des preuves », peut-être par des proches d’Assad avant leur fuite, citant notamment deux lieux où avaient manifestement été brûlés des documents. Mais il a estimé que l’État syrien sous Assad était un « système qui gardait probablement des doubles de tout, ce qui fait que si des preuves ont été détruites, elles existent à un autre endroit ».
D’autres bâtiments recèlent de nombreuses preuves, selon lui. « Il semble qu’il y ait beaucoup de preuves qui sont maintenant à l’abri, et qui pourront, nous l’espérons, être utilisées à l’avenir » pour que justice soit rendue, a-t-il conclu. Sa collègue Lynn Welchman a estimé que les nouvelles autorités syriennes semblaient « chercher à garantir la préservation des preuves pour l’avenir ». « L’une des choses les plus importantes pour l’avenir sera de garantir que ce qui s’est passé en Syrie ne s’y reproduise plus jamais. Il y a beaucoup de travail à faire pour essayer d’en savoir plus sur ce qui s’est passé, afin que toutes les composantes de la société syrienne puissent aller de l’avant. »