Un référendum sur la reprise de l’exploitation de la centrale nucléaire de Ma’anshan, à Taïwan, a échoué samedi 23 août : 4,3 millions de personnes ont voté « oui », un nombre insuffisant au regard du seuil légal à atteindre (5 millions). Les votes pour le « non » se sont élevés à 1,5 million.
L’infrastructure avait été fermée en mai, mettant fin à l’utilisation de l’énergie atomique à Taïwan et augmentant les inquiétudes concernant la quasi-dépendance totale de l’île aux importations de combustibles fossiles pour alimenter ses foyers et usines.
Le Parti démocrate progressiste du président Lai Ching-te s’était opposé à la réouverture de Ma’anshan à moins qu’il ne soit assuré des garanties de sécurité et une solution pour l’élimination des déchets. Mais le principal parti d’opposition, le Kouomintang, soutenait sa réactivation, arguant qu’elle était nécessaire pour la sécurité énergétique.
M. Lai a déclaré à la presse après le vote qu’il respectait le résultat et comprenait « les attentes de la société pour des options énergétiques diversifiées ». « Le plus grand consensus du débat énergétique à Taïwan… est la sécurité. La sécurité nucléaire est une question scientifique, et ne peut être résolue par un seul vote », a-t-il ajouté.
« Que cela passe ou non, les décisions reviendront au gouvernement »
Un sondage publié en août par la Fondation de l’opinion publique de Taïwan montrait un soutien important à la tenue de ce référendum, 66,4 % des répondants étant favorables à la reprise de Ma’anshan si les autorités confirmaient l’absence de préoccupations en matière de sécurité.
Les critiques, cependant, ont déclaré que le vote était une perte de temps parce que la question de la réouverture de la centrale était conditionnée à l’approbation de « l’autorité compétente ». « Que cela passe ou non, les décisions reviendront au gouvernement », avait déclaré Chen Fang-yu, professeur adjoint de sciences politiques à l’université de Soochow à Taipei, cité par l’Agence France-Presse.
À son apogée dans les années 1980, l’énergie nucléaire représentait plus de 50 % de la production énergétique de Taïwan. Mais les préoccupations en matière de sécurité ont grandi au cours des quatre dernières décennies à la suite de l’accident de Three Mile Island, du déversement de déchets nucléaires sur des terres autochtones de l’île des Orchidées de Taïwan, et de la catastrophe de Fukushima.